Développement humain durable: Le Burkina dans les profondeurs du classement

Publié le par assovf.over-blog.org

Le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) a lancé, son rapport mondial sur le Développement humain durable, édition 2009.

 Sur 182 pays membres des Nations unies pris en compte, le Burkina Faso se classe à la 177e place, juste devant le Mali, la République centrafricaine, la Sierra Leone, l’Afghanistan et le Niger.

 La faute de ce mauvais rang est attribuée aux faibles taux d’alphabétisation et de scolarisation dans le secondaire.
Régulièrement publié depuis 1990, le rapport annuel mondial sur le Développement humain durable vise deux objectifs.

 Dans un premier temps, il présente un thème annuel sur le développement humain, en procédant à une analyse circonstanciée de cette thématique, pour engager un dialogue avec les chercheurs, gouvernements et praticiens du développement.

Dans un deuxième temps,  Le rapport rend également compte des évolutions pour l’ensemble des pays du monde où les données sont disponibles, des indicateurs synthétiques du développement, dont l’Indice de développement humain (IDH).

L’IDH est un indicateur du bien-être de la population, qui mesure le niveau atteint par un pays en termes d’espérance de vie, d’instruction, du PIB (produit intérieur brut) par habitant,... Cette année, il a été calculé pour 182 pays et territoires, soit la couverture la plus large à ce jour. Les indices auxquelles les rédacteurs du rapport sont parvenus reposent sur des données de l’année 2007.

 

Avec un IDH évalué à 0, 389, le Burkina Faso, classé avant-dernier dans le rapport 2007-2008 (176e sur 177 évalués), occupe cette fois-ci la 177e place sur 182 pays membres des Nations unies pris en compte par l’évaluation. Si l’on compare cet indice à celui de 1975 qui était de 0,267, cela représente une progression de près de 46% sur la période.

 

Cette évolution positive est due, selon le Pnud, aux efforts dans l’éducation du primaire, à l’amélioration de certains indicateurs de santé, et au coût de la vie relativement bas. Le «pays des hommes intègres» est classé respectivement 161e et 162e sur 182 en matière d’espérance de vie et de revenu par tête d’habitant. «Si l’on s’en tenait au seul critère du revenu, le Burkina serait mieux classé que des pays comme l’Afrique du sud ou la Côte d’Ivoire», fait remarquer Babacar Cissé, le coordonateur résidant du Système des Nations unies au Burkina.

C’est la variable éducation, dans ses volets alphabétisation et enseignement secondaire, qui tire le pays vers le bas, explique le fonctionnaire du système des Nations unies, qui note que «d’importants progrès ont été réalisés au Burkina Faso dans le domaine du primaire, soit une progression d’environ 20% en dix ans, alors que dans le secondaire, le niveau de scolarisation reste faible, soit environ 15,6% en 2005».

Le rapport, dont le lancement au plan mondial a eu lieu le 5 octobre dernier, estime que le Burkina Faso pourrait améliorer son développement humain et son rang si des efforts accrus étaient enregistrés dans les domaines de l’alphabétisation et de l’enseignement secondaire.

Et conformément à son premier objectif, cette année, le rapport a choisit de se pencher sur la migration avec le thème «Lever les barrières: mobilité et développement humains». «Il innove en examinant la migration sous le prisme du développement humain. Il explique qui sont les migrants, d'où ils viennent, où ils vont et pourquoi ils se déplacent. Il examine les différents impacts de la migration pour toutes les parties concernées, ceux qui partent mais aussi ceux qui restent», explique Helen Clark, Administrateur du Pnud, sur le site Internet de l’organisation.

Le document, en effet, casse les préjugés en matière de migration. Il démontre par exemple que, «contrairement aux idée reçues, les mouvements des migrants des pays en développement vers les pays développés ne représentent qu’une petite partie des déplacements humains», soutient Babacar Cissé. Et d’expliquer qu’en réalité, la plupart des migrants africains se déplacent à l’intérieur de leur propre pays, ou dans les autres pays du continent. C’est le cas du Burkina Faso, dont 94% des migrants sont installés sur le continent. Le document est un véritable plaidoyer pour la libre circulation des personnes. Il souligne que les migrants stimulent l’économie des pays d’accueil, et démontre aussi comment les pays d’où partent les émigrés peuvent tirer avantage de la situation.

 

Mais attention, la migration n’est pas une alternative au développement national, préviennent les rédacteurs du rapport mondial sur le Développement humain durable.

 

Desire T Sawadogo

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