La malnutrition: Une prise en charge efficace est possible
Selon l'UNICEF, près de 195 millions d'enfants dans le monde souffriraient de malnutrition. La malnutrition n'est pas seulement le résultat de quantités d'aliments insuffisantes. Cette pathologie est causée principalement par l'absence de nutriments essentiels, ce qui non seulement pèse sur la croissance, mais encore affaiblit les défenses du sujet contre les maladies les plus courantes. Chaque année, la malnutrition est à l'origine d'au moins un tiers des décès des 8 millions d'enfants de moins de cinq ans : le système immunitaire des enfants malnutris est moins résistant aux maladies infantiles ordinaires. Les plus vulnérables sont les enfants de moins de deux ans, dont les besoins nutritionnels sont particulièrement élevés. Le lait maternel est le seul aliment dont les bébés ont besoin au cours des six premiers mois. Passé ce délai, l'allaitement maternel n'est plus suffisant et les aliments intégrés au régime du nourrisson sont d'une importance capitale. Les régimes qui n'apportent pas le mélange voulu d'énergie (protéines de qualité, matières grasses essentielles, mais aussi glucides, vitamines et minéraux) sont susceptibles de nuire à la croissance et au développement de l'enfant. Si ces enfants ne reçoivent pas les aliments de qualité permettant une nutrition équilibrée, leur vulnérabilité face aux maladies infantiles peut s'accentuer, entraînant des effets à long terme sur leur santé tels que des retards de croissance et des déficits cognitifs. En 2009, MSF a soigné 250 000 enfants malnutris dans 34 pays, notamment grâce à une prise en charge des enfants en traitement ambulatoire avec des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (RUTF, pour Ready To Use Food). Il serait pourtant possible de réduire significativement le nombre de jeunes enfants tombant dans la malnutrition, en agissant avant que leur état nutritionnel ne soit compromis. Aujourd'hui au Burkina Faso, mais aussi au Mali, au Tchad, au Niger, en République Centrafricaine et au fil de ses expériences sur différents terrains d'intervention touchés par la malnutrition, MSF a démontré qu'en intervenant de façon précoce, il est possible de réduire la mortalité des enfants et éviter les formes les plus sévères de malnutrition. Une étude médicale nutritionnelle - menée sur huit mois, en 2006-2007, dans 12 villages de la région rurale de Maradi, au Niger a montré que la distribution d'aliments adaptés de manière préventive permettait de réduire de 60% le nombre d'enfants atteints de malnutrition aiguë sévère. « Nos équipes médicales, qui travaillent dans plus de 30 pays détenant des taux élevés de malnutrition en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, ont démontré qu'en intervenant assez tôt pour fournir des aliments équilibrés et de qualité, de très nombreux enfants pourraient être épargnés », a affirmé le docteur Christophe Fournier, président du conseil international de MSF. « Nous savons de quoi ces enfants ont besoin. Il faut juste s'assurer qu'ils le reçoivent ».
MSF